(Voir la biographie de Pierre ROLAND)
Programme
Partita I en si mineur (BWV 1002)
Cette partita est constituée de 4 danses, toutes suivies de leur double (terme quasi synonyme de variation).
- Allemande (à quatre temps) : malgré son caractère rythmiquement très mouvementé avec ses notes pointées, ses triolets, ses grupettos et ornements écrits, cette pièce conserve tout le caractère noble de l’allemande. Elle est accompagnée de son Double où une seule voix développe des doubles croches régulières.
- Courante (à 3 temps) : c’est une courante rapide à l’italienne écrite pour un violon rapide et agile. Le Double (Presto) est un long mouvement en deux parties essentiellement construit sur des gammes et des arpèges de doubles croches.
- Sarabande (à 3 temps) : Bach a composé ici une courte pièce sur l’opposition de grands accords de trois et quatre sons et de petits motifs plus souples. Le Double de cette sarabande ressemble à une gigue.
- Tempo de bourrée (à deux temps) : cette danse rustique et pleine de gaieté se décompose dans son Double en brillants traits de croches.
Partita II, en ré mineur (BWV 1004)
- Allemande (à quatre temps) : contrairement à l’Allemande de la première partita, celle–ci est une danse écrite pour une seule voix en doubles croches. Quelques triolets et des ornements en triples croches apportent çà et là une brève variété rythmique.
- Courante (à trois temps) : c’est un morceau souple à l’italienne, avec son unique dessin de triolets fluides relevés de rapides traits pointés.
- Sarabande (à trois temps) : avant la gigue et l’immense chaconne qui conclura cette suite, Bach intercale une page très émouvante où de courts passages improvisés paraissent répondre aux longs accords accentués.
- Gigue (à quatre temps) : cette pièce volubile à 12/8 est parsemée de nuances forte et piano voulues par Bach.
- Chaconne (à trois temps) : ce monument, complexe et puissant, l’un des plus célèbres de Bach, semble élevé au souvenir de l’orgue. Il s’agit d’un gigantesque ensemble de variations construites sur une basse simple de huit mesures. Inlassablement, chacune des variations transforme le thème. Celles–ci apparaissent souvent par paires. À la grave majesté du début, succèdent des variations en doubles croches, en triples croches, puis en arpèges rapides, lorsqu’un épisode en ré majeur –– presque un choral à la religieuse beauté –– apporte la paix. De grands arpèges qui sonnent comme un orchestre annoncent le retour à ré mineur qui mène à la conclusion. Après des épisodes de notes répétées et de triolets, le thème réapparaît pour clôturer ce chef-d’œuvre. Toutes les possibilités harmoniques et contrapuntiques du violon ont ici été utilisées par Bach.
Partita III, en mi majeur (BWV 1006)
Cette dernière partita se présente comme un libre arrangement des mouvements traditionnels de la suite de danses. En outre, elle s’ouvre, non par une danse, mais par un prélude.
- Preludio (à trois temps) : cette pièce animée est une sorte de mouvement perpétuel concertant, dont l’architecture est tout à fait exceptionnelle. Son thème très célèbre a été pourvu par Bach d’un accompagnement orchestral pour servir de sinfonia dans la Cantate n°120a, et de morceau d’ouverture à la Cantate n°29. L’écriture de Bach est suffisamment légère pour que l’harmonie de ce prélude se dégage clairement sur les notes les plus graves qui dessinent une véritable partie de basse.
- Loure (à deux temps) : cette danse à 6/4 est traditionnelle, sur son rythme pesant et irrégulier qui apporte un sentiment de déséquilibre.
- Gavotte en rondeau (à deux temps) : Bach pratique encore ici le style de la mélodie accompagnée. Cinq présentations de la joyeuse ritournelle de la danse sont entrecoupées d’épisodes plus brillants.
- Menuets I et II (à trois temps) : le premier menuet, au rythme marqué, est une danse gaie à laquelle succède un second menuet plus chantant.
- Bourrée (à deux temps) : on appréciera les malicieux effets d’écho notés par Bach.
- Gigue (à deux temps) : Bach termine dans la gaieté sa série de six œuvres pour violon seul.